L'impact de mes rôles sur ma vie


J’étais une fille gentille, obéissante et responsable de mon petit frère. Ma famille m’a toujours valorisée lorsque j’étais souriante et drôle. Ces rôles m’ont construite et ont eu des impacts forts sur ma vie d’adulte.

J’avais besoin de reconnaissance et d'être aimée. Pour rendre les autres heureux, je n'osais dire non. J’essayais de combler les  injustices ou les manques qui touchaient mes proches. Je prenais sur moi. J'ai fait passer leurs besoins avant les miens, jusqu'à m'oublier parfois.

J'étais la sympa, celle qui est toujours drôle et de bonne humeur, même quand je n'avais pas le coeur à rire. 

Je me suis énormément investie dans ma vie professionnelle. Je ne comptais pas mes heures, tant qu'elles étaient utiles. J'assumais mes responsabilités, voir plus encore, je ne savais toujours pas dire non. 
J'ai eu de la peine à déléguer certaines tâches, jugeant être la meilleure personne pour les réaliser. J’étais souvent à la limite du perfectionnisme. Je n’aimais pas les conflits et je me souviens avoir eu du mal à recadrer certains comportements au sein de mon équipe et à agir maladroitement. 

J'avais toujours besoin d'apprendre. J’ai suivi un nombre incalculable de formations. Chaque cours assurait ma légitimité, pour un temps, car en fin de compte, je n’en savais jamais assez.

A cette époque, je ne me rendais pas compte que mon comportement, hérité de mon enfance, me limitait et m'empêchait de m'épanouir. Je me sentais frustrée, voire en colère. Et encore, il m'arrivait de me culpabiliser de ne pas en faire plus. Et je ne vous parle même pas du niveau de mon salaire à l'époque.

Je me ressourçais dans la solitude. Mais l'équilibre était fragile. Une grosse goutte a fait déborder le vase et mon cerveau a craqué. Burnout.
J’ai appris beaucoup de choses sur moi pendant cette phase douloureuse. J'ai changé. Mais il restait encore une trace de ces rôles quand je me suis lancée comme indépendante. Je ne me sentais pas entièrement légitime, et j'ai eu beaucoup de mal à fixer mes prix. Je n’osais pas me mettre en avant et me « vendre ». 

Quatre ans plus tard, j'ai fait face à deux cancers, coup sur coup. A ce moment-là, j'ai dit stop. J'étais passée à deux doigts de la fin. Il était temps que ma vie change. Que je change. 
 
J'ai commencé à faire des liens entre mes rôles et mon comportement. J'ai déconstruit mes rôles, j’ai appris à mieux me respecter. J'ai développé mon monde intérieur et j'ai créé la méthode Je m'autorise !.

Aujourd'hui, je sais qui je suis et ce dont j’ai besoin pour être heureuse. J’ai repris confiance en moi et en la vie. Je m’estime comme une personne digne de prendre ma place, d’être aimée et d’aimer vraiment. Et même si parfois il y a une « rechute », je me relève très vite, car aujourd'hui, je suis à ma place, aimée et respectée. 
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